Parentalité Positive et Perfection

 
Lorsque j’échange sur le sujet, j’observe bien souvent une grande confusion entre parentalité positive et perfection, ce qui provoque parfois les réactions suivantes :
 
1. Le rejet. On considère les “adeptes de la parentalité positive” comme des donneurs de leçons agaçants et on rejette tout en bloc sans même prendre un moment pour y penser. Si vous appartenez à cette catégorie de personnes alors il est très possible que vous interrompiez votre lecture ici pour refermer cette page ou que vous alliez commenter cet article sans même prendre le temps de lire la suite… dommage parce que si vous poursuivez vous verrez qu’à la fin nous sommes d’accord.
 
2. La “victimisation”. La pensée qui vient dans ce cas c’est “Oui mais pour moi c’est pas pareil : je suis seule/je n’ai pas beaucoup de moyen/ je travaille / J’ai X enfants / J’ai des jumeaux, etc …” Je ne dis pas que certaines situations ne rendent pas la tâche moins aisée. On peut trouver mille bonnes raisons pour ne même pas essayer d’y penser et de continuer à croire que l’herbe est plus verte ailleurs mais si vous êtes dans ce cas alors je vous invite à vous questionner votre motivation profonde en gardant dans un coin de votre esprit ce proverbe arabe : “Celui qui veut vraiment quelque chose trouve des moyens, celui qui ne veut pas trouve des excuses”. Je n’écris pas ces mots pour juger, je suis passée par là moi aussi et je veux juste vous inviter à dépasser ces croyances parce que vous verrez qu’à la fin nous sommes tous d’accord.
 
3. Le découragement. Evidemment, si on vise la perfection on se retrouve bien souvent au pied d’une montagne infranchissable, on se décourage et on baisse les bras. C’est parfaitement naturel. Pour rappel : la perfection n’est pas de ce monde et à l’impossible nul n’est tenu… mais vous verrez que lorsqu’on réajuste son objectif et qu’on accepte d’avancer un petit pas imparfait à la fois : tout redevient possible !
 
4. La culpabilité. J’en ai parlé ici …la culpabilité a deux raisons d’être : une “utile” qui nous pousse à réparer lorsqu’on blesse quelqu’un intentionnellement ou pas. Et l’autre qui prend sa source dans notre colère d’être coincée dans une situation qui ne nous permet pas de répondre à notre besoin profond. En réparant, on se libère de la culpabilité “utile”. En s’autorisant à exprimer sa colère, on se libère de la culpabilité “inutile”. Rien ni personne ne peut vous culpabiliser sans votre consentement. En matière de “parentalité positive” : soit vous avez le sentiment de blesser votre enfant et votre culpabilité vous poussera à réparer (ce qui est une très bonne chose à mon avis), soit vous ne vous autorisez pas à exprimer votre colère d’être coincée dans une situation qui ne vous permet pas de répondre à l’un de vos besoins profonds (manque de liberté et de temps pour soi, équité des taches, charge mentale trop lourde, conflits dans le couple, etc …). On voit bien ici que la parentalité positive n’est pas la source de votre culpabilité …
 
Parce que finalement la parentalité positive à laquelle on prête tant de pouvoirs “maléfiques” c’est (selon ma définition en tous cas) une règle claire qui devrait mettre TOUS les adultes d’accord: L’enfant est un être humain digne de confiance et de respect qui mérite d’être traité comme nous aimerions l’être. Ce n’est pas un verre vide à remplir ni un animal à dresser.
 
C’est cette simple règle qui guide mes pas depuis le début pour accompagner ma fille et j’espère que vous en conviendrez : c’est positif mais ça n’a absolument rien à voir avec la perfection … C’est plutôt une invitation à l’empathie, à la réciprocité, à la gratitude et à l’exemplarité qui, vous le verrez si vous décidez de continuer à me suivre, sont de véritables outils de parentalité et surtout de développement personnel. 😉

6 Comments

  • Pamela

    Bonjour Julie,
    Merci pour ces ondes positives. Je ne vous suis pas au quotidien et pourtant je suis à chaque fois comme regonflée de bonnes choses et je retrouve toute cette douceur qui reprend le dessus à l’intérieur, toute cette douceur qui pour plein de raisons se tue sans que je ne m’en rende compte et sans que je le veuille pour autant. Devenir maman est une sacrée histoire où les défis meublent le quotidien. Mais heureusement que la douceur est là… Si seulement chaque jour, du levé au couché, il ne pouvait être composés que de douceur, après tout, c’est tout ce que mon fils mérite.
    Merci du fond du coeur.
    Enceinte, je voyais la parentalité positive comme une nouvelle “secte” qui donnait encore un chemin à suivre, prétextant trop de mauvaises éducations rendues publiques. Une alternative donneuse de leçons, où chaque parent devait y entrer au risque d’être considéré comme étant un mauvais parent. Un Hitler de l’éducation… Plus je me retrouve face à mes émotions tristes ou en colère, ma culpabilité et à d’autres réactions qui m’éloignent de ce que j’aimerai avoir comme échange avec mon fil, et plus je sens que je dois m’en remettre à quelque chose ou quelqu’un qui saura m’expliquer que ce que je vis et ce que je ressents sont des situations normales et que je ne suis absolument pas seule dans ce cas de figure. Je vise certainement la perfection et je vois que j’en suis très loin. Mais réellement, je recherche le bien-être, que mon bébé s’épanouissent dans un très bon équilibre et que notre quotidien s’harmonise au mieux possible pour nous tous. Et finalement, si la parentalité positive a un guru, alors je serai ravie qu’il ou elle m’aide à avancer petit à petit.
    Bien à vous

  • Chang ParentaliteZen

    Merci pour la piqûres de rappel, l’article est clair !

    En fait j’ai l’impression qu’avec la parentalité positive, certains parents cherchent à avoir des enfants modèles alors que ce n’est pas forcément le but. Beaucoup se mettent une pression également, il ne faut pas oublier de prendre soin de soi.

    Ce qu’on cherche au fond, c’est avoir des relations plus sereines avec nos enfants et les voir bien grandir, bien dans leurs baskets, etc.

  • Mamanzen

    Absolument ! Relâcher la pression, faire preuve d’empathie et mettre son attention sur ce qui compte vraiment : la relation !

  • Mamanzen

    Le problème Pamela c’est que la parentalité positive compte de nombreux gurus… Personnellement je pense que le meilleur guru qui soit pour votre vie : c’est VOUS !
    Il n’y a pas de recette clé en main applicable à tout le monde, juste quelques informations à connaitre sur le développement de l’enfant et sur le stress et quelques outils pour mieux gérer le tout. 😉

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Julie Lemaire