Le pourquoi scientifique et historique du maternage
J’ai trouvé dans le livre “Partager le sommeil de son enfant” de Claude Suzanne Diderjean Jouveau, cette perle qui explique pourquoi les pratiques de maternage sont une nécessité pour guider sereinement et respectueusement son bébé vers l’autonomie. Quand l’histoire et la science se lient pour le bonheur de nos petits …
“Si on le compare à d’autres petits mammifères, le bébé humain naît en effet dans un état d’ “inachèvement” et de prématurité très important. Les préhistoriens expliquent que la bipédie, en modifiant le “canal de naissance” a rendu l’accouchement plus difficile que parallèlement le cerveau de l’homme et donc de son crâne a beaucoup grossi sans que le bassin des femmes ne s’élargisse en conséquence et que donc si le bébé humain naissait au même état d’achèvement qu’un poulain ou une antilope (qui gambadent moins d’une heure après leur naissance » ce serait 10 à 12 mois plus tard. Et le cerveau ayant grossi entre-temps, la tête ,ne passerait jamais par les voies naturelles. Pour que les femmes puissent accoucher “vaginalement” il faut donc que nos bébés naissent prématurés. Si on se base sur la taille du cerveau à la naissance et celle du cerveau adulte et qu’on rapporte ces mesures à ce qu’elles sont pour les autres mammifères ( à la naissance, le cerveau humain n’a que le quart de sa taille adulte, contre 45% chez les chimpanzés. On peut dire sans se tromper que les bébés humains naissent prématurés d’environ 12 mois. Cela signifie qu’il y a une période s’étalant sur près d’un an, qu’on peut qualifier de grossesse « hors utérus » où le développement des systèmes nerveux, digestifs, immunitaires …se poursuit et où le bébé est complètement dépendant de l’adulte pour son bien être et sa survie (il ne peut pas se déplacer pour aller chercher sa nourriture, il ne peut se déshabiller s’il a trop chaud, il ne peut se laver s’il est souillé … Les anthropologues parlent d’ailleurs souvent des nourrissons comme des « fœtus ex utéro » !
Cette immaturité explique à la fois les réveils nocturnes et le grand besoin de contact physique qu’ont les petits d’homme de jour comme de nuit.”
Extrait de Partager le sommeil de son enfant – Claude Suzanne Didierjean Jouveau – Editions Jouvence