10 outils simples de gestion du stress pour aider votre enfant à se calmer

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Il arrive que nos enfants soient pris dans de véritables tempêtes émotionnelles qui nous laissent parfois bien démunis.

Notre rôle d’adulte et de parent est de les accompagner sereinement à les traverser et pour ce faire, l’idéal c’est de leur transmettre, en amont, des outils de gestion du stress.

Je dis en amont car c’est bien dans les moments de calme qu’il faut apprendre aux enfants à se calmer. Les hôtesses de l’air n’attendent pas que l’avion amerrisse pour nous montrer comment fonctionnent nos gilets de sauvetage et bien c’est pareil pour les enfants et la gestion du stress !

Par quoi commencer ? Quel truc leur montrer et surtout comment ? Suivez le guide !

Tout d’abord commençons par comprendre ce qui se passe dans le cerveau de votre enfant lors des crises !

★ Les 3 cerveaux de votre enfant

Vous pensiez que votre enfant n’avait qu’1 seul cerveau ?

Détrompez-vous il a en a 3 ! 🙂

Il existe une théorie selon laquelle le cerveau humain serait constitué de 3 cerveaux distincts apparus successivement au cours de l’évolution de l’espèce humaine.

Le cerveau cognitif : C’est la partie la plus récente et la plus importante du cerveau. Il enveloppe les régions plus anciennes des cerveaux mammalien et reptilien et est à l’origine de la créativité, de l’imagination, du raisonnement, de la réflexion, de la résolution de problèmes, de la gentillesse, de l’empathie…

Le cerveau mammalien : Parfois appelé cerveau émotionnel, il déclenche de fortes émotions (colère, peur, angoisse de séparation) qui doivent être mesurées par le cerveau cognitif pour être apaisées. Il aide également à contrôler les instincts primitifs . Il déclenche la sociabilité, la joie, la curiosité, le désir et crée également les comportements sociaux comme la faculté de jouer, de prendre soin de l’autre ou de nouer des relations.

Le cerveau reptilien : Il s’agit de la partie la plus ancienne du cerveau humain. Il est à l’origine des comportements instinctifs de survie (réflexes d’attaque et de fuite).

Il contrôle les fonctions organiques essentielles (faim, digestion, élimination, respiration).

Sa première fonction est d’assurer l’homéostasie : il assure la régulation de la respiration, du rythme cardiaque, de la tension artérielle, de la température, des échanges hydriques, gazeux et ioniques. Il assure également la satisfaction des besoins primaires ou vitaux tels que l’alimentation, le sommeil, la reproduction, etc…

Les premières années, le cerveau cognitif de l’enfant est encore en formation, c’est donc les parties inférieures de son cerveau qui prennent le dessus.

Ce qui signifie que l’enfant est submergé par des flux émotionnels primitifs, d’où ses brusques accès de colère, ses hurlements et ses crises de larmes à se rouler par terre.

Ce qu’on identifie parfois comme des « caprices » sont en fait une conséquence de l’immaturité de son cerveau.

Son cerveau supérieur, à l’origine du raisonnement et du contrôle des émotions,  n’est pas encore assez développé pour pouvoir gérer de telles tempêtes émotionnelles.

Comme pour la régulation de sa température corporelle, il aura donc besoin d’aide pour retrouver son calme en attendant que son organisme soit suffisamment mature pour le faire seul.

Ainsi, la manière d’écouter son enfant, de jouer avec lui, de le câliner, de le consoler ou de le reprendre est d’une importance capitale. Reconnaitre l’émotion permet de sécuriser votre enfant, il se calmera plus facilement si vous acceptez sa colère plutôt que de l’empêcher de s’exprimer en criant plus fort que lui par exemple…

Cette sécurité affective permettra à votre enfant de développer des connexions cérébrales essentielles qui lui permettront plus tard de :

  • gérer son stress, ses peurs, sa colère,
  • se montrer compatissant et bienveillant,
  • avoir la volonté de réaliser ses projets,
  • et de nouer des relations saines et épanouissantes.

Les 3 réactions au stress

Quand un enfant « fait une crise », qu’il se montre agressif, évitant ou qu’il semble ne plus rien entendre c’est le résultat d’un cerveau sous stress qui secréte de l’adrénaline au niveau de l’amygdale et déclenche deux types de réactions : la fuite et l’attaque et lorsque ces deux réactions sont impossibles, le figement.

  1. La fuite. Tout son corps se mobilise, son cœur bat plus vite pour amener plus de sang et d’oxygène dans les membres et les rendre plus efficaces … il a alors besoin de décharger toute cette tension soit par la fuite, soit par l’attaque !
  2. L’attaque. Un enfant sous stress est parfaitement capable de hurler, de taper, de griffer ou de mordre. C’est un moyen de décharger les tensions du corps provoquées par son cerveau sous stress.
  3. Le figement. C’est l’option « Lapin pris dans les phares » (vous visualisez ?) quand l’enfant ne peut ni fuir, ni attaquer : il se fige et quand il se fige, il n’est plus capable de répondre, d’agir ou encore d’obéir …

Pour éviter ces 3 réactions, il nous faut donc lui apprendre à abaisser le niveau de stress auquel son cerveau est soumis grâce à des outils de gestion du stress que l’on aura pris soin de transmettre en période calme.

10 outils simples de gestion du stress pour aider votre enfant à se calmer

Voici quelques-uns de mes outils préférés (applicables aux enfants comme aux parents) :

  1. Compter jusqu’à 10 (ou 3 ou 5 selon l’âge !) = Cette technique permet simplement de prendre un peu de recul et de s’observer réagir
  2. Respirer calmement et profondément comme si vous expiriez à travers une paille. Ça a l’air trop simple mais il vous savoir que la respiration c’est l’outil anti-stress par excellence, aucun autre outil de développement personnel ou de bien-être ne peut l’égaler !
  3. Serrer et relâcher les poings : C’est un très bon moyen pour apprendre à votre enfant à faire la différence entre son corps tendu/détendu et à prendre conscience de sa capacité à agir directement sur les tensions
  4. Faire un gros câlin : Au bout de 7 secondes la décharge d’ocytocyne permet de désamorcer le stress.
  5. Karaté : Faire une boule de papier qu’on chiffonne et qu’on lance le plus loin possible sur une grande expiration comme si on frappait un sac de sable
  6. Boire un verre d’eau à la bouteille ou à la paille
  7. Frapper et décharger dans un coussin de la colère mais avec de grands mouvements très amples pour bien ouvrir la cage thoracique et évacuer les tensions (pas avec des petits cris crispés qui risquent simplement d’entretenir la rage)
  8. Repenser à un moment agréable de connexion et de bien-être
  9. Imaginer son corps se remplir d’une couleur qui symbolise le calme
  10. Inspirer profondément et dire intérieurement tout au long de l’expiration le mot : « Caaaaaaaaaalme »

★ Transmettre par l’exemple

La meilleure façon de transmettre ces techniques : l’exemple !

Gandhi disait : « L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre c’est le seul ! ».

Je pense effectivement qu’une des meilleures façons de transmettre quelque chose à quelqu’un c’est de lui montrer qu’on y a recours …

Et concernant la gestion du stress, le quotidien nous fournit de nombreuses occasions de montrer à l’enfant comment, nous, on gère notre stress.

Par exemple : J’ai fait bruler ma tarte, ça me frustre, ça me met très en colère … je suis une adulte, je ne vais pas me rouler par terre de rage mais la colère et la frustration (donc le stress) sont là donc je peux dire devant mon enfant : « Ah ! J’ai fait bruler ma tarte, ça me met en colère ! Je suis frustrée ! J’ai envie de crier et de jeter le plat par la fenêtre tellement ça m’énerve ! Je vais plutôt boire un verre d’eau / faire la respiration de la paille / faire le karaté / compter jusqu’à 10, etc … (en fonction de l’astuce antistress que l’on souhaites leur transmettre !) ».

Ça peut prendre 3 ou 4 répétitions mais c’est vraiment très efficace car nos petits sont très réceptifs à ce type d’apprentissage !

Transmettre par le jeu

L’idée ici c’est rendre ludique la découverte et l’apprentissage des techniques de gestion du stress. C’est un très bon moyen d’attiser la curiosité de nos enfants et de susciter leur intérêt.

Par exemple, lorsque j’ai eu envie de transmettre le yoga et la méditation à ma fille, on a commencé par imiter les animaux et puis j’ai créé un jeu de cartes illustrées.

On « jouait au yoga », on « jouait à la méditation » c’est comme ça qu’est né le jeu du P’tit Yogi que je vous propose de découvrir sur cette page  : Cliquez ici pour découvrir le jeu du P’tit Yogi !

Et vous ? Quels sont vos trucs pour aider vos enfants à se calmer ?

8 Comments

  • Anne E

    Super cet article Julie. On comprend mieux pourquoi tout est si démesuré dans les réactions de nos enfants.

  • Mamanzen

    Oui ça m’a beaucoup éclairée (et rassurée) lorsque j’ai découvert tout ça !
    D’ailleurs, pour aller plus loin, je recommande la lecture du livre “La Science au Service des Parents” de Margot Sunderland
    A bientôt

  • OLIVIA

    Ca me fait penser à Fillozat et Gueguen…C’est dommage pourtant que ds notre societé, quand un parent essaye d’etre bienvaillant il soit forcement juger et critiquer (pour les gens la bienveillance = le laxisme)…les mentalités ont encore du mal a évoluer sur ce sujet 🙁

  • Mamanzen

    Oui mais on ne fait pas les choses pour être approuvées par les autres, on le fait parce qu’on a des convictions à propos du bien être de nos enfants… alors les critiques, les jugements et l’avis des autres : on laisse glisser ! 😉

  • Nathalie

    Je vous remercie pour votre article que je viens de lire avec attention et enthousiasme! Il correspond parfaitement à l’esprit bienveillant que j’essaie d’appliquer au quotidien avec les enfants dont je m’occupe et je souhaite partager votre article et vos idées avec mes collègues et les parents des enfants de notre Mam 😉 Nathalie.

  • Mamanzen

    Merci pour votre retour enthousiaste Nathalie ! Ça fait plaisir !
    Et bravo pour votre engagement auprès des enfants dont vous vous occuper … ça aussi ça fait plaisir !
    A très vite.
    Julie

  • Yves

    De formidables conseils, très bien posés et argumentés, j’adore.

    Je vais m’empresser d’enseigner ces pratiques à ma jolie petite. Nous aimons pratiquer la respiration “dans le ventre”, mais tes conseils ont l’immense avantage d’être plus “portables” je dirai.

    A l’école – et au travail pour les grands, dans la rue en cas de coup de stress ou de bouffée d’angoisse.

    Merci Julie 🙂

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Julie Lemaire